Voilà mes souvenirs d’un autre temps, consignés sur un parchemin que j’ai retrouvé à mes pieds au moment de mon réveil, écrit par ma main en une langue que nul ne connaît encore de nos jours, si ce n’est l’un ou l’autre très ancien de mes congénères.
« Mon nom est EORL, toi qui lira ce parchemin, voici mon histoire :
« Elevé à la mort de ses parents par son oncle, le jeune Eorl grandit au sein d’une des tribus francii au bord du Rhénus. Initié très jeune aux arts de la guerre, il pris part à quelques incursions en terres d’empires, prenant avec le temps, l’assurance de ceux qui ont vu la mort de près. Quelle ne fut toutefois pas sa surprise, au retour d’une de ses escarmouches régulières avec quelques légionnaires d’une garnison frontière, de se faire cerné par toute une cohorte de légionnaire.
Fulminant de rage, il jeta bas ses armes sachant que la lutte serait par trop inégale. Ramené à son village, il retrouva ses proches sous le joug des pilums romains – les autres jeunes de la tribu emprisonnés, déjà promis aux futures cruelles servitudes propres à tout esclave de l’empire romain.
Eorl, enchainé, roué de coups, hurlant de rage et vomissant toutes les insultes possibles à la face de ses gardes, arriva après de longues journées de marche à Rome où il fut revendu à l’une des maisons de gladiateurs de la capitale de l’Empire.
Décelant un énorme potentiel en ce farouche guerrier, il fut confié à un de ses congénères germain pour lui apprendre les ficelles de la vie des gladiatorii. Outre ce nouvel art de combat, on lui transmit également certains secrets pour sa survie au sein des arènes.
Eorl se jura alors de survivre pour pouvoir un jour se confronter à l’Empereur et arracher sa liberté, ainsi que celle des autres membres de sa tribus …
Les entrainements se succédèrent, puis vinrent enfin les combats dans l’arène du Colysée, la gloire vint petit à petit. Toutefois, un jour malheureux arriva, Eorl vécut un combat de titans au bout duquel son adversaire fut déclaré vainqueur, car il réussit à rester sur ses jambes une minute de plus avant de s’effondrer à son tour.
Laissé comme mort sur le sable, il fut amené au sein des catacombes, où il se devait de rendre enfin son dernier soupir.
C’est là qu’Eorl fut trouvé par un des vampires de la capitale impériale, dénommé sylvius, passionné de son temps de mortel de combats dans les arenes, continuant à savourer sa passion depuis les recoins sombres du Colysée. Il décida alors de faire de ce gladiateur un des siens …
Eorl se réveilla la nuit suivante, une fois toutes ses blessures guéries, tenaillé par une soif terrible, une soif d’un genre nouveau. Sylvius l’instruisit alors de sa nouvelle condition, lui transmit également le savoir que ce jeune vampire aurait besoin pour évoluer et voler de ses propres ailes. C’est ainsi qu’il apprit à évoluer dans la cité sans se faire remarquer, à se repaître de sang sans pour autant tuer ses victimes. Il fut également introduit au sein d’un des clans de la Cité, et s’engagea bien contre son gré dans les luttes fratricides entre vampires.
Toutefois, Eorl continua à garder en mémoire son serment, tout en sachant qu’il ne pourrait malheureusement plus le réaliser. C’est ainsi que fidèle à sa promesse, par une nuit noire, il fit irruption dans le palais de l’empereur. A sa vue, sa soif de vengeance se décupla, le mettant dans un état second. Il fit alors un repas sanguin gigantesque sur la famille impériale, tuant tout le monde hormis l’empereur, qu’il laissa dans un état de peur atroce.
Le lendemain il fut convoqué par une assemblée de ses pairs, où il dut expliquer ses actes. Promis à une mort ensoleillée au petit matin, il réussit toutefois à s’échapper, grâce à l’aide de Sylvius…
Eorl, traqué dans les premiers temps, réussit à semer ses poursuivants, et rejoignit sa contrée natale. A sa vue, le druide décida alors d’en faire l’un des dieux, l’emprisonnant dans le tronc d’un chêne creux, où il recevrait à chaque équinoxe de printemps une jeune pucelle en repas afin de fêter le renouveau de la nature.
Eorl survécu ainsi durant deux siècles, déseché et rongé par la faim, attendant fébrilement le prochain printemps. Cela perdura jusqu’au jour où les chrétiens prirent le pas sur les croyances anciennes, chassant le druide … »
Je couche ces mots avec mes dernières forces, avant de sombrer dans les affres d’un long sommeil, attendant le jour où je recouvrirais ma liberté.
Oh Mortel, prend garde lors de mon réveil futur. Frère Vampire, si jamais tu trouves les clefs de ma prison, met fin à mon tourment … ».
La grande guerre, qui donna le jour au monde d’aujourd’hui fut en définitive ma porte de sortie, une explosion nucléaire détruisant ce charme ancien qui m’emprisonnait depuis si longtemps. Mes notes me permirent de retrouver la mémoire et de ne pas sombrer dans une folie néfaste qui m'aurait condamné tôt ou tard à une mort certaine.
Je rejoignis alors mes frères vampires, apprenant petit à petit à évoluer dans ce monde nouveau pour moi, recommençant une vie nouvelle. Je devins alors l’un des nombreux absorbeurs, perdant le fruit de mon ancienneté pour perdurer à jamais …
Les clans se reformèrent également dans cette nouvelle cité régie par les vampires. Les Anges Déchus furent mon premier havre, mais à la disparition tragique du chef de ce clan, mon choix se porta naturellement sur celui des Survivants, car je suis un
SURVIVANT de l’enfer
Lun 18 Aoû - 18:19